Yorba Linda, envoyée spéciale
Soucieux de leur passage à la postérité, les présidents américains se font construire des musées où l'histoire est, bien sûr, à leur avantage. Même Richard Nixon, chassé honteusement de la Maison Blanche en 1974 après le scandale du Watergate, a réussi à élever un monument à sa gloire, financé par quelques amis milliardaires: «The Richard Nixon Library and Birthplace.» Après avoir trafiqué la vérité au point de devenir, à la fin de sa vie, le «Sage» qu'on consulte sur les affaires internationales, Nixon est mort réhabilité, avec des funérailles officielles.
Le mythe du «faiseur de paix» et du «grand diplomate» a volé en éclats en ce mois de septembre 2000 avec la publication d'une nouvelle biographie qui révèle un personnage plus inquiétant encore qu'on ne croyait : alcoolique, soumis à des accès de dépression et de démence et utilisant la machine de la CIA pour détruire ses «ennemis».
Les touristes font le détour en sortant de DisneylandÊ: le musée consacré à la vie et l'oeuvre de l'ancien président Nixon est à Yorba Linda, à deux pas du parc d'amusement dans la banlieue de Los Angeles. Grâce à un accord avec les agences de voyages, le musée-cimetière de la famille Nixon a été visité par 1,6 million de personnes depuis son ouverture en 1990, le propulsant en troisième place du hit-parade des musées présidentiels (après Kennedy et Bush père).
Bienvenue à Nixonland: la brochure publicitaire vous annonce sans la moindre ironie que vous allez «monter d