Londres de notre correspondant
Une petite révolution secoue le pays de la vache folle, du pain de mie sous plastique et du pois surgelé géant. Lentement mais sûrement, les Britanniques font table rase de leur passé alimentaire. Partout, la «malbouffe» recule, au profit d'une pitance réputée «saine», «naturelle» et «sans danger». Les produits biologiques, naguère confinés à de rares échoppes aux allures de chapelles, abondent aujourd'hui dans les supermarchés du royaume.
Dans certains quartiers de la capitale, cela devient presque la norme. «J'achète bio parce que je n'ai pas le choix, affirme une éditorialiste du Guardian. Dans mon coin, c'est plus dur de trouver des bâtonnets de surimi et des raviolis en boîte que des pâtés de soja et des carottes toutes tordues.» Rien de ce qui est jugé comestible n'y échappe. «Buvez de la bière biologique, conseillait récemment une émission de la BBC, vous aurez moins la gueule de bois.»
Explosion du bio. En 1999, les Britanniques ont acheté pour plus de 6 milliards de francs de nourriture estampillée «bio». Un résultat encore modeste. Cela ne représente que 1 % du marché alimentaire. Mais les ventes progressent au rythme effréné de 40 % par an. «Dans les années 80, cela ne concernait que des boutiques de produits diététiques et très peu de fermes. Depuis quelques années, c'est l'explosion», confirme Mike Collins, de l'Association de la Terre, qui délivre le principal label vert.
Chaque épidémie animale détourne un peu plus les consommateurs