Madrid de notre correspondant
Après son intense campagne d'attentats cet été, l'ETA subit un coup dur avec le démantèlement de sa structure politique «Ekin». Hier matin, à l'aube, 19 dirigeants séparatistes radicaux appartenant à cette organisation ont été arrêtés dans une rafle menée par environ 300 policiers. L'opération «Lobo negro» (loup noir), lancée par le juge madrilène Baltazar Garzon, a été préparée dans ses moindres détails par le chef de la police nationale, Juan Cotino, et le ministre de l'Intérieur, Jaime Mayor Oreja, qui s'étaient rendus spécialement à Bilbao.
Les arrestations ont principalement eu lieu au Pays basque (Bilbao, Saint-Sébastien, Vitoria) ainsi qu'en Navarre. Parmi les interpellés figurent le dirigeant séparatiste Xabier Alegria et Ana Lizarralde, l'ancienne porte-parole de Jarrai, une organisation de jeunes indépendantistes proche de l'ETA. Dans le même temps, à Madrid, José Maria Matanzas Gorostizaga, avocat de nombreux radicaux basques, a aussi été arrêté dans le cadre de cette opération.
Cette action policière d'envergure est un nouveau «coup» orchestré par Baltazar Garzon, le célèbre magistrat de la plus haute juridiction espagnole. Et une façon pour les autorités de montrer qu'elles ne restent pas passives face à l'une des plus violentes offensives d'ETA, qui a provoqué la mort de 12 personnes depuis le début d'année.
Stratégie. Au sein de la nébuleuse séparatiste radicale, dont ETA est la branche armée, Ekin jouait un rôle clé. Selon la lutte a