Moscou de notre correspondante
Un an après l'attentat qui rasa le 9 septembre dernier un immeuble moscovite, faisant 120 morts, quelques couronnes de fleurs marquent les lieux du drame. Rue Gourianova, la carcasse d'une nouvelle HLM en construction se dresse vers le ciel. Elle accueillera certaines familles sinistrées. Accusant les Tchétchènes, la police dit connaître le nom des auteurs et des commanditaires du crime. Mais: «Nous n'avons pas assez de preuves pour nous présenter devant un tribunal», explique un policier. Les mauvaises langues disent que la police n'en trouvera jamais, car l'affaire est une gigantesque provocation lancée par certains services pour allumer le feu d'une nouvelle guerre dans le Caucase.
QG flambant neuf. Les attentats de Moscou semblent en tout cas avoir été une aubaine pour Vladimir Pronine, chef de la police de la région sud-est de la capitale, un large district ouvrier englobant la rue Gourianova. Il exhibe dans son quartier général tout neuf les améliorations nées d'un budget soudainement plus conséquent: la pièce de repos des policiers de service aux lits recouverts de cretonne à carreaux, les grandes baies vitrées à l'épreuve des balles de la salle d'accueil et surtout un chenil de 60 places devant loger les animaux entraînés pour découvrir des explosifs. La cuisine où l'on préparera les repas des chiens est assez spacieuse et équipée pour faire baver d'envie les directeurs d'hôpital et d'école de toute la Russie, nettement moins bien lotis.
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