A la fin de l'année dernière, la justice espagnole avait formulé vingt et une demandes d'extradition à l'encontre de Javier Arizkuren-Ruiz. Surnommé «Kantauri», âgé de 39 ans et ancien responsable présumé de l'appareil militaire d'ETA, il avait été interpellé, le 9 mars 1999, à Paris et condamné, le 23 février suivant, par la justice française à huit ans d'emprisonnement pour «association de malfaiteurs».
Concluant au bien-fondé de la demande espagnole sur quatre des dossiers transmis par Madrid, la chambre d'accusation de la cour d'appel de Paris a autorisé hier le gouvernement français à extrader le militant basque vers l'Espagne. Sous réserve d'un pourvoi en cassation (suspensif) d'Arizkuren, il appartient donc à Lionel Jospin de signer ou non un décret d'extradition du Basque vers l'Espagne.
La première affaire reprochée à Arizkuren est une tentative d'attentat contre le roi Juan Carlos, en août 1995, à Palma de Majorque. Selon le mandat d'arrêt espagnol, Arizkuren aurait, dès février 1994, mis en place le montage financier de l'attentat, donnant l'ordre de louer un bateau à Antibes, pour l'ancrer à Palma, et un appartement sur place, en vue du yacht royal. Après avoir tué le roi, toujours selon l'accusation, le commando devait dynamiter l'appartement choisi pour base et rejoindre le bateau de location, afin de prendre la fuite. Après avoir, par trois fois, eu le souverain en ligne de mire, le tireur aurait renoncé. Le dispositif policier ne lui permettait pas de mettre à