New York envoyé spécial
Le moment est féroce. Mercredi soir, Hillary Clinton, candidate au Sénat pour New York, est invitée à réagir à l'une de ses anciennes et plus célèbres interviews. En janvier 1998, alors que commençait l'affaire Monica Lewinsky, la First Lady dément toutes les rumeurs courant sur son mari de président. «Il y a de la fumée, mais pas de feu», affirme alors Hillary, ajoutant imprudemment «un président adultère serait un vrai problème pour les Américains». Elle continue «le Président m'a dit, tu ne vas pas croire ce qu'ils ont encore inventé sur moi». Deux ans et demi plus tard, au cours du premier débat l'opposant au falot Rick Lazio, son rival républicain, Hillary, monument de contrôle et de froideur, frémit. Elle baisse la tête, serre les dents, recule inconsciemment comme un boxeur sous un punch méchant. Sa réponse est faible, inévitablement. Elle ne savait pas pour Monica à ce moment. «Oui, le Président a trompé aussi bien son pays que sa famille.» Cette campagne pour les sénatoriales de New York est la première sortie au grand jour de la First Lady, confrontée aux journalistes et aux électeurs sans la protection de la Maison Blanche et de sa fonction. Dans cette ville, qui se veut hystérique et brutale, rien n'est épargné à Hillary, première femme de Président -si elle est élue- à mener une carrière politique après la Maison Blanche.
Pâle rival. En face, pour contrer ce destin national, les Républicains n'ont pas trouvé mieux que Rick Lazio. Un quasi-i