Bangkok de notre correspondant
Le procès de l'ex-président Suharto est-il en train de tourner à la farce? Beaucoup le craignent après que la deuxième audience du procès s'est ouverte hier en l'absence de l'ancien dictateur accusé de détournement de fonds. Comme lors de la première séance, les médecins privés de la famille Suharto ont détaillé pourquoi leur client, qui a subi trois attaques cérébrales mineures au cours des deux dernières années, n'était pas physiquement capable de se déplacer devant le tribunal. Celui-ci, assurent-ils, souffrirait d'aphasie et serait incapable de formuler des réponses cohérentes. «Sa présence ici pourrait augmenter son stress et déboucher sur une nouvelle attaque», a conclu Teguh Ranakusuma, le chef de l'équipe médicale. Le juge a finalement ordonné à l'accusation de faire comparaître Suharto lors de la prochaine audience le 28 septembre. Il s'est toutefois abstenu d'émettre un véritable mandat d'amener contre l'ancien président. «Cela procède à un tel rythme d'escargot que c'est presque un non-procès», ironise le commentateur politique Wimar Witoelar.
Petit juge. Jusqu'à présent, le juge, qui dans le système légal indonésien possède d'importants pouvoirs discrétionnaires, a fait preuve d'une mollesse contrastant avec la pugnacité tranquille du procureur général Marzuki Darusman. Depuis octobre 1999, ce dernier a mené l'enquête sur les détournements de fonds par Suharto. Petit juge de la province de Lombok, Lalu Mariyun a été muté à Djakarta et