Copenhague
de notre envoyé spécial
«Dans quelle galère me suis-je embarquée?» Cette question a dû effleurer Inge Dahl Sørensen jeudi soir. Députée du Parti libéral, elle participait à un débat organisé par les syndicats des maçons et des plombiers de Copenhague, à deux semaines du référendum du 28 septembre où les Danois devront dire s'ils veulent ou non rejoindre l'Union économique et monétaire (UEM). Dans le bâtiment décoré de fresques à la gloire du mouvement ouvrier, quatre débateurs, deux pour le «non» et deux pour le «oui», dont elle-même, affrontaient une cinquantaine de Danois assez largement acquis au «non». Le sujet principal, à l'image de toute cette campagne, est la défense de l'Etat-providence. Pour les partisans du oui, l'adhésion à l'Euroland protégera le pays des turbulences économiques extérieures et elle permettra aux Danois d'avoir voix au chapitre pour mieux défendre le système.
Large solidarité. Pour les partisans du non, c'est le contraire. La société de bien-être sera dépecée. L'Etat-providence danois, entièrement financé par l'impôt, qui fait du Danemark le pays le plus imposé d'Europe, pâtira des projets d'harmonisation fiscale de Bruxelles. C'est ce que martelait Ole Thorbek, représentant du Mouvement de juin, célèbre depuis les années 90 pour sa résistance au Traité de Maastricht. «C'est grâce à ce haut niveau de taxes que nous bénéficions d'un système social caractérisé par une large solidarité, que toute la population peut avoir une retraite équitab