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Libération

Elections minées en Yougoslavie.

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Personne n'imagine Milosevic quitter le pouvoir, même battu par l'opposition.
publié le 18 septembre 2000 à 4h26

Belgrade correspondance

Ecrit d'une main rageuse, un graffiti sur un mur du centre de Belgrade clame sans illusions: «Celui qui, ici, n'est pas encore devenu fou n'est pas normal.» L'inscription résume la confusion qui s'installe dans les esprits à quelques jours des élections présidentielle, législatives et municipales du 24 septembre. Jamais campagne électorale, depuis les premières élections pluralistes de 1990, n'a été aussi tendue, témoignant de la prise de conscience de l'importance de l'enjeu dans un pays plongé dans la pauvreté et toujours plus isolé sur la scène internationale. La répression s'intensifie. Pouvoir et opposition clament d'ores et déjà leur victoire. Les divers sondages créditent l'opposition et son candidat à la présidentielle de Yougoslavie, Vojislav Kostunica, de 45 % des intentions de vote en moyenne, contre 38 % pour Slobodan Milosevic. Mais beaucoup pensent que le président yougoslave ne cédera jamais le pouvoir, même s'il est battu dans les urnes.

Depuis son accession, en 1987, à la tête de la Ligue des communistes de Serbie, Slobodan Milosevic a montré qu'il était prêt à tout pour se maintenir en place. A plus forte raison maintenant qu'il est le seul Président en fonctions à être inculpé par le Tribunal pénal international (TPI) pour des «crimes contre l'humanité» commis au Kosovo.

Unité spéciale. Un après-élections chaud se profile donc à l'horizon, que Milosevic gagne ou perde. S'il l'emporte, l'opposition criera à la fraude et appellera à des