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Libération

Manille a l'assaut d'Abu Sayyaf à Jolo

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Incertitude sur le sort des otages encore aux mains des rebelles.
publié le 18 septembre 2000 à 4h26

Manille envoyé spécial

«La guerre a commencé», a déclaré un fonctionnaire philippin en annonçant, samedi, l'offensive d'envergure de l'armée contre le groupe Abu Sayyaf. Aussitôt après, l'armée instaurait un verrouillage médiatique presque total sur l'assaut en cours et coupait toutes les communications téléphoniques et maritimes avec la petite île de 400000 habitants. L'opération est qualifiée à la fois de «sauvetage des otages» et de «destruction» du groupe Abu Sayyaf. Sur le sort des vingt-deux prisonniers retenus par les rebelles musulmans ­ les deux journalistes de France 2, Jean-Jacques Le Garrec et Roland Madura, un Américain, trois Malaisiens et seize Philippins ­, l'armée a affirmé hier soir que ceux-ci étaient vivants puisque, jusque-là, aucun élément ne prouve le contraire. «Les informations selon lesquelles certains otages seraient morts ne sont, selon nous, que des rumeurs», a expliqué, sibyllin, le chef d'état-major, le général Angelo Reyes.

Hier matin, le quotidien Inquirer affirmait, sur la foi de sources anonymes, l'exécution par leurs ravisseurs de l'otage américain et de douze prédicateurs philippins. Les bribes d'informations, plus optimistes, concernant le sort des deux Français sont tout aussi invérifiables. Selon un émissaire gouvernemental joint hier à Zamboanga, les deux envoyés de France 2 seraient «sains et saufs». Samedi, le commandant Robot aurait contacté par téléphone satellite un autre négociateur pour lui assurer que les deux Français étaient a