Abidjan de notre correspondante
Une flaque de sang à l'entrée, un portail défoncé par un véhicule blindé, des murs criblés d'impacts de balle: la villa du général Gueï, demeure cossue au toit de tuiles rouges, porte les marques visibles de l'attaque. Le sol est jonché de douilles. Les projectiles ont troué les Mercedes noires du cortège officiel. Non loin, un cheval gît, la gorge tranchée. Le commandant qui guide le groupe de journalistes explique comment, lundi, vers 3 heures du matin, une vingtaine d'assaillants ont pénétré dans l'enceinte de la résidence par le mur du fond. Ils ont été repoussés, après deux heures de combats, par la garde loyaliste et des renforts venus de l'extérieur. Les détails sur le déroulement des opérations sont rares et confus. Les attaquants, qui bénéficiaient de complicités chez les militaires chargés de la protection du numéro un ivoirien, auraient troqué leur tenue de ville pour des treillis. Leur assaut ayant échoué, ils se sont repliés, laissant quatre hommes derrière eux, dont un blessé. Dans un pick-up, trois suspects, torse nu, attendent. Le bilan, côté loyaliste, s'élève à deux morts.
Politique de fermeté. Au palais présidentiel, le chef de la junte, en costume noir et cravate, donne sa version des faits. Informé que des jeunes gens préparaient un attentat contre sa vie, il a reçu ces éléments suspects la veille au soir, vers 21 heures, pour une «mise en garde». S'agit-il des mystérieux assaillants de la nuit? Le général est bien en peine