Copenhague envoyé spécial
Les jours passent et les partisans danois de l'euro commencent à paniquer. Alors qu'approche le référendum sur l'adhésion du Danemark à l'Union économique et monétaire (UEM), le 28 septembre, le camp du non paraît intouchable. Hier, un sondage Gallup lui attribuait onze points d'avance (48 % de «non», 37 % de «oui»). Dans tous les autres instituts, le «non» gagne aussi, quoique moins haut la main.
La défense de l'Etat-providence est le sujet numéro un du débat. Pour le camp du «oui», l'adhésion à l'Euroland protégera le Danemark des turbulences économiques extérieures et lui permettra de peser sur les décisions pour mieux défendre son système. L'autre camp dit exactement le contraire: la «société de bien-être», financée par les impôts les plus hauts d'Europe, sera dépecée, comme le martèle le Mouvement de juin, formation eurosceptique née en 1992.
Femmes inquiètes. Certains ont beau souligner que l'Etat-providence danois n'est plus ce qu'il était depuis longtemps (l'espérance de vie est l'une des plus basses d'Europe), qu'il est en cours de privatisation, la campagne ne renvoie que le mirage d'un système social toujours érigé en modèle. «Il n'est peut-être pas parfait, notre système, admet Børge Kisel, un syndicaliste, mais le fond est bon. Et puis adhérer à l'euro, c'est comme le salami: tranche par tranche, on abandonne notre souveraineté.»
Les femmes sont les plus inquiètes. «Mais notre refus de l'euro n'a rien à voir avec les discours nationalistes