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Libération

Ouattara-Gueï, à l'amour, à la haine

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L'alternance est au coeur de la rivalité entre les deux hommes.
publié le 19 septembre 2000 à 4h28

A la fin de l'année dernière, rentrant en Côte-d'Ivoire après plusieurs mois d'exil à Paris, l'ex-Premier ministre Alassane Ouattara ne voulait même pas parler de «coup d'Etat» au sujet de la prise de pouvoir, le 24 décembre, du général Robert Gueï. Trop heureux de se voir débarrassé du président Konan Bédié, qui l'avait stigmatisé comme «étranger», il magnifiait le coup de force comme «une révolution des oeillets à l'ivoirienne». De son côté, le chef de la junte était si aimable avec son «frère Alassane» que nombre d'observateurs soutenaient que l'opposant avait inspiré, sinon commandité, le putsch de Noël. Neuf mois plus tard, à nouveau menacé d'être «éliminé juridiquement» de la course présidentielle, Ouattara a qualifié de «dictature» le régime militaire, tandis que le porte-parole de la junte a désigné hier l'opposant comme «commanditaire» de l'attaque nocturne de la résidence du général Gueï. Au train où se dégradent les relations entre les deux hommes, tous deux candidats à la présidentielle du 22 octobre, il y a donc fort à parier que l'ancien Premier ministre sera arrêté et traduit en justice, plutôt que d'être déclaré inéligible par la Cour suprême...

Admirateur de Charles de Gaulle. On revient de loin. Au début de l'année, alors que la nomenklatura du PDCI, le parti au pouvoir depuis l'indépendance, pestait contre le général Gueï, «le père Noël [qui] est une ordure», les partisans de Ouattara entraient au gouvernement, sous la tutelle de la junte. L'ex-Premier mini