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Libération

Abdelaziz Bouteflika fait son cinéma à Alger

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Arcady et Hanin au Festival du film français... pour la plus grande joie du président algérien.
publié le 20 septembre 2000 à 4h31

C'était un de ses rêves récurrents. Entre projecteurs et tapis rouge, il se voit sur une scène entouré de stars, dans la posture grandiose de ces hommes d'Etat nimbés de culture et de prestige. Il y a là tout ce qu'il aime et lui tient lieu d'unique programme depuis son élection, en avril 1999: l'image, les foules, l'aura internationale. Le président algérien Bouteflika avait bien essayé de faire venir Cheb Khaled pour chanter à Alger l'an dernier. Trop capricieux: annulé. Puis il a invité Enrico Macias, musicien juif pied-noir, à Constantine, sa ville natale. Trop politique: annulé. Le miracle a eu lieu cette semaine à Alger. En fanfare et devant un écran géant, Abdelaziz Bouteflika vient d'inaugurer le Festival du film français d'Alger, avec Alexandre Arcady, Roger Hanin, l'humoriste Gad El Maleh. En arrière-fond jouent les violons du sentiment, de la francophonie, de la nostalgie et du retour des «enfants du bled» (autrement dit les pieds-noirs). Bref, tous ces «symboles qui devraient dresser un pont entre les deux rives de la Méditerranée», commentent les officiels, comme un refrain mille fois repris.

Même Mahieddine Amimour, le nouveau ministre de la Communication et de la Culture, est là. «Voilà qui a surpris», commente le quotidien El Watan. Très conservateur, militant de l'arabisation au point d'exiger un traducteur pour le français, langue qu'il maîtrise pourtant, Amimour avait été l'un des plus virulents pour faire capoter la tournée de Macias l'an dernier. Cette fo