En termes à peine voilés, il a été mis en cause comme instigateur de l'attaque de la résidence présidentielle, dans la nuit de lundi à Abidjan. Mais l'ancien Premier ministre Alassane Ouattara, candidat à la présidentielle comme le chef de la junte au pouvoir, le général Robert Gueï, s'en défend et contre-attaque. Il dénonce le dérapage du régime militaire en place qui, d'intimidations en abus de pouvoir, menacerait d'ôter toute signification au scrutin du 22 octobre.
Avez-vous peur d'être arrêté?
Je n'ai rien à me reprocher. Je n'ai eu aucun contact avec aucun militaire depuis des mois, parce que j'estimais que tout pouvait être exploité. Par conséquent, si l'enquête est menée normalement, je n'ai aucune crainte à avoir. Mais nous vivons sous un régime d'exception... Un exemple: vendredi dernier, en début de soirée, trois véhicules blindés de l'armée ont stationné en face de ma maison, les phares braqués sur la façade. Il y avait de nombreux militaires à bord, dix d'entre eux avaient des lance-roquettes. Ces militaires sont restés une quarantaine de minutes. Comme les habitants du quartier se sont attroupés en nombre, ils sont finalement partis. C'était une mesure d'intimidation puisque, le jour même, j'avais qualifié le régime de «dictature» sur les ondes de Radio France internationale.
Est-ce réellement une dictature ?
Mais oui, c'est un régime qui réprime la liberté d'expression, de réunion... Je n'ai pas le droit de quitter le pays depuis neuf mois. Le 2 août, devant la jun