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Libération

Jolo, une affaire «intérieure»

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Les recommandations françaises excèdent les autorités philippines.
publié le 20 septembre 2000 à 4h31

Manille, envoyé spécial

Le président Estrada a signifié hier à son homologue français que l'offensive militaire sur Jolo relève de la souveraineté nationale philippine. «Je n'ai pas à parler au président Chirac et il n'a pas à intervenir dans nos affairesÊintérieures», a répondu sèchement Joseph Estrada à des journalistes qui lui demandaient s'il était en liaison avec le président français.

Dès le lancement des opérations armées, samedi matin, contre le groupe Abu Sayyaf, Jacques Chirac avait exprimé son mécontentement et sa désapprobation, qualifiant l'initiative de «dangereuse pour la vie des otages». L'Elysée avait tenté de joindre le président Estrada aux premières heures de l'offensive, mais sans succès. S'inquiétant du sort des deux Français, Jean-Jacques Le Garrec et Roland Madura, le Quai d'Orsay a répété lundi que la «priorité absolue doit être la sécurité et la libération des otages».

«Intérêt national». Le ministère français des Affaires étrangères et ses diplomates en poste à Manille déplorent que la voie de la négociation ait été abandonnée au profit de l'option militaire. Depuis le début de la crise des otages, la France et ses partenaires européens ont toujours insisté auprès des autorités philippines pour qu'elles s'abstiennent de recourir à la force. Manille a respecté ses engagements, jusqu'à la libération des derniers touristes le 9 septembre. Mais depuis, certains membres du gouvernement philippin considèrent que la plupart des otages, dont les deux journali