Rome de notre correspondant
Remis en liberté lundi soir sur décision de la cour d'appel de Rome, le tortionnaire argentin Jorge Olivera est arrivé dès hier à Buenos Aires. Premier militaire argentin arrêté à l'étranger pour des crimes commis durant la dictature, l'ancien lieutenant-colonel n'aura donc purgé qu'un peu plus d'un mois de prison en Italie et ne sera sans doute jamais extradé en France. Olivera avait été appréhendé le 6 août dernier, à l'aéroport de Rome Fiumicino, en vertu d'un mandat d'arrêt international lancé par le magistrat parisien Roger Le Loire. Celui-ci avait requis l'extradition, afin de juger l'ancien collaborateur du général Guillermo Suarez Mason pour séquestration d'une Française, Anne-Marie Erizé Tisseau, enlevée le 15 octobre 1976 à San Juan dans le nord-ouest de l'Argentine.
Défenseur de Priebke. La demande officielle de la France était parvenue en Italie le 2 septembre, et le garde des Sceaux italien, Piero Fassino, l'avait immédiatement transmise au tribunal de Rome. «Nous partagions la thèse française, de même que le parquet de Rome», fait-on savoir dans l'entourage du ministre. Reste que la quatrième section de la cour d'appel de Rome a décidé la remise en liberté de l'officier spécialiste des «interrogatoires» des détenus politiques dans les années 70. Retourné dans le civil, l'ancien tortionnaire n'a d'ailleurs jamais oublié son passé du temps de la junte. Jorge Olivera a ainsi ouvert un cabinet d'avocats à Buenos Aires se chargeant notammen