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Libération

A Belfast, l'unité du camp loyaliste vole en éclats

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Les paramilitaires protestants s'affrontent violemment.
publié le 22 septembre 2000 à 4h37

Belfast envoyé spécial

Quatre soldats, coiffés d'un béret vert, les mains agrippées à leurs fusils d'assaut, longent à pas de loup les murs et trottoirs peints aux couleurs de l'Union Jack. Depuis le milieu de l'été, l'armée britannique, qui avait disparu de Belfast avec l'accord de paix d'avril 1998, est de retour. Cette fois, elle n'a pas pour mission de traquer des républicains irlandais ou de séparer catholiques et protestants. Elle est là pour s'interposer entre ceux qui ne cessent de proclamer leur «loyauté» à la couronne.

Violences quotidiennes. La patrouille remonte Shankill Road, haut lieu du protestantisme militant, à l'ouest de Belfast, transformé en champ de bataille. Le bas de la rue combat le haut de la rue. Les milices loyalistes, dressées les unes contre les autres, se disputent quelques arpents de bitume et de briques rouges à coup d'explosifs, de fusils d'assaut et d'incendies volontaires. Les affrontements ont fait sept morts depuis le début de l'année. En quelques semaines, 200 familles ont quitté leur logement sous la menace ou par peur de représailles. Dans la nuit de dimanche à lundi, une bombe a détruit un club de Shankill Road affilié à l'un des principaux groupes paramilitaires, les Combattants pour la liberté de l'Ulster (UFF). Quelques heures plus tard, une camionnette explosait à Bangor, une station balnéaire proche de Belfast, blessant grièvement un videur de boîte de nuit proche de la Force des volontaires de l'Ulster (UVF), la milice concurrente