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Libération

La poutre hexagonale

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publié le 22 septembre 2000 à 4h37

La France pratique-t-elle le double langage? Elle se désole sur tous les tons du blocage de la Conférence intergouvernementale (CIG) chargée de réformer les institutions européennes. Il est vrai qu'à l'heure actuelle tout laisse penser que le sommet de Nice, qui conclura en décembre le semestre de présidence française de l'Union, sera un échec. Dans aucun des dossiers qui se trouvent sur la table de négociation depuis sept mois, on ne note de progrès notable. De quoi être découragé... Les autorités françaises le sont et condamnent les égoïsmes nationaux des voisins, accusés de mettre en péril la survie de l'Union si elle s'élargit, en l'état, à une trentaine de pays. Mais, à force de dénoncer la paille dans l'oeil du voisin, la France oublie la poutre dans le sien. Car elle participe joyeusement au blocage actuel. «La position française n'est pas la plus allante», comme le note joliment un diplomate européen.

Ainsi, outre des «réserves» émises sur beaucoup d'articles en négociation, Paris s'oppose farouchement à l'extension du vote à la majorité qualifiée au sein du Conseil des ministres à deux domaines clefs: la politique commerciale extérieure et les questions de justice et d'immigration. Or note ce même diplomate: «Si la France fait un effort, cela peut faire basculer la négociation dans le bon sens.» De fait, on ne peut pas indéfiniment appeler les autres à faire des sacrifices sans y consentir soi même de temps à autre.

Or comme le chancelier allemand, Gerhard Schröder, e