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Libération

Milosevic défie les électeurs

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Le Président est donné battu par les sondages.
publié le 23 septembre 2000 à 4h38

Belgrade correspondance

Beaucoup craignent maintenant «le jour d'après». Les Yougoslaves attendent les élections présidentielle, législatives et municipales de dimanche dans un climat de très grande appréhension. Que se passera-t-il après la fermeture des bureaux de vote? La guerre civile ou tout continuera-t-il comme avant? «Lundi, ne sortez surtout pas dans la rue», répète Predrag, depuis quelque temps, à sa femme et à sa fille. Eux resteront à Belgrade dimanche après avoir déposé leur bulletin de vote dans l'urne. Certains, qui en ont les moyens, partiront, aussitôt accompli leur devoir, pour s'abriter quelques jours en Hongrie ou en Bosnie. Certains émigrés, partis ces dernières années pour fuir la misère et l'absence de perspectives, reviennent juste pour voter.

Retournement. Ce scrutin crucial est devenu un référendum pour ou contre Milosevic, au pouvoir depuis treize ans, d'abord comme président de Serbie, puis, après 1997, comme président de ce qui reste d'une Yougoslavie fédérale (RFY) désormais réduite à la Serbie (8 millions d'habitants sans le Kosovo) et au Monténégro (600 000 habitants).

L'actuel mandat de Milosevic, qui arrive à expiration en juillet 2001, n'était pas renouvelable. Des amendements constitutionnels adoptés en juillet par un Parlement qu'il contrôle ­ «un véritable coup de force institutionnel», selon l'opposition ­ lui permettent de briguer un nouveau mandat de président de la République fédérale de Yougoslavie, pour la première fois élu au suffrag