Sa déchéance était annoncée. Abdelmoughit Slimani a été destitué jeudi par la plus importante communauté urbaine du pays, celle du Grand Casablanca, qu'il présidait depuis 1993. Gérant un budget colossal, régnant sur vingt-sept conseils municipaux et 3 000 employés, il savait ses jours comptés depuis que Driss Basri, son beau-frère et tout-puissant ministre de l'Intérieur de Hassan II, avait été limogé, en novembre 1999, par le roi Mohammed VI.
«Caisse noire». Le président de la communauté urbaine était, il est vrai, l'un des hommes liges de Basri auquel il devait son ascension et une bonne part de ses «succès» électoraux. «Des élections truquées par l'argent ont permis au ministère de l'Intérieur de contrôler Casa, la capitale économique du pays, et son énorme potentiel économique, affirmait vendredi Brahim Rachidi, député USFP (la formation du Premier ministre socialiste, Abderrahmane Youssoufi) de Casablanca. Des années durant, les fonds publics lui ont servi de caisse noire.»
Les scandales se sont multipliés: des transports publics «donnés» à des privés dans d'obscures conditions à la gestion des abattoirs ou du grand marché de gros, en passant par la rénovation de l'hôpital Averroès ou la pollution d'une nappe phréatique par une décharge publique...
Privé de protecteur, sentant le vent tourner avec la «débasrisation» entamée par le nouveau règne, Slimani avait d'abord présenté sa démission. Elle aurait «permis à ses proches collaborateurs de continuer à tenir les ficelles