Le 7 octobre 1950, les troupes chinoises commencent à pénétrer au Tibet. Tenzin Gyatso a 16 ans. En toute hâte, le gouvernement tibétain écourte la régence et confère à l'adolescent les pleins pouvoirs spirituels et temporels des dalaï-lamas. C'est alors à lui de décider de la marche à suivre: négocier ou bien combattre avec l'armée tibétaine de 8 500 hommes. «Mon esprit était vraiment confus, se souvient aujourd'hui le dalaï-lama, que Libération a rencontré la semaine dernière dans le Larzac. Je n'avais pas d'expérience. Il n'y avait personne non plus qui puisse me conseiller dans le domaine des relations internationales. C'était un moment très difficile pour moi. D'autant que nous avions décidé d'approcher quatre pays: la Grande-Bretagne, les Etats-Unis, le Népal et l'Inde. Nous avions préparé l'envoi de délégations, mais au dernier moment tous refusèrent de les recevoir.»
Collaboration. Des fonctionnaires sont envoyés à Pékin pour négocier en 1951. Ceux-ci sont contraints de signer un «accord en 17 points» offrant sur le papier une certaine autonomie au Tibet, mais postulant que le Tibet appartient à la Chine. «J'aurais pu m'échapper en Inde sans difficultés», raconte-t-il. Mais il fait le choix de la collaboration avec Pékin, pour tenter de minimiser la répression.
En 1954, il part à Pékin rencontrer le président chinois, Mao Zedong. «Il n'y avait que lui et moi, et un interprète. Il dégageait une grande assurance et il me parlait très lentement en pesant chaque mot, allan