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Libération

L'armée colombienne à cran après l'évasion d'un guérillero

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Forts du nouvel appui américain, les militaires redoublent d'ardeurs bellicistes contre la guérilla marxiste.
par Antonio GABARRO
publié le 26 septembre 2000 à 4h43

Bogota correspondance

Un rocambolesque détournement d'avion par un guérillero a fait grimper la tension en Colombie et provoqué une réaction excédée de l'armée. Pour tenter de calmer les esprits, des émissaires du gouvernement devraient rencontrer aujourd'hui des membres des Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie).

Dans la nature. Le 8 septembre, lors de son transfert aérien de Bogota à une prison de province, un guérillero des Farc déjoue la vigilance de ses gardiens. Armé d'un revolver, il fait atterrir le pilote à «Farclandia» ­ la zone démilitarisée à une heure de vol au sud de Bogota ­, puis disparaît dans la nature. Bogota réclame depuis lors le fugitif aux insurgés marxistes, qui font la sourde oreille.

Etat dans l'Etat. Les accusations à propos de l'utilisation par les Farc de ce «laboratoire de paix», grand comme la Suisse, ne sont pas nouvelles. La zone a été démilitarisée en novembre 1998 pour faciliter les négociations, mais elle sert aussi à la détention d'otages enlevés par la guérilla, à l'entraînement et au repli de ses troupes. Malgré les démentis du pouvoir, il s'agit bel et bien d'un Etat dans l'Etat. Cet incident, le énième d'une longue série, intervient cependant dans un contexte nouveau. Les positions tendent à se polariser depuis l'octroi d'une aide par le Pentagone au gouvernement colombien, dans le cadre du plan Colombie : 1,3 million de dollars pour renforcer la lutte antidrogue et, par là même, réduire les finances des Farc.

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