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Libération
Interview

«L'armée veut nous conduire dans un piège»

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publié le 26 septembre 2000 à 4h43

Depuis le coup d'Etat, l'armée ne cesse d'être le théâtre de confrontations internes. Comment y mettre fin ?

Il faut que les élections aient lieu très rapidement, qu'on sorte de la transition pour éviter ces troubles militaires à répétition. Je veux éviter que le peuple ivoirien soit pris en otage par l'armée. Car on veut nous conduire dans un piège : annuler les élections sous prétexte qu'il y a des troubles. C'est le plus grand danger, et pour l'éviter, il faut respecter strictement le calendrier électoral. Si les élections devaient être reportées au-delà, nous réagirons.

Estimez-vous que toutes les conditions sont réunies pour un scrutin vraiment démocratique ?

Sur le plan des textes, nos revendications ont été prises en compte, notamment les dispositions pour limiter la fraude. Reste à voir la pratique, et on ne pourra en juger qu'au moment des élections, et après.

Qu'est-ce qu'un président civil peut proposer à l'armée ?

Si je suis élu, je mettrai l'armée au travail. Je créerai un bataillon de sécurité pour appuyer la police et la gendarmerie pour des interventions particulières, des bataillons sanitaires, inspirés de ceux de l'armée coloniale ­ car, dans ce domaine, elle a bien travaillé ! ­, pour mener les campagnes de vaccination dans les villages. Et puis ma grande idée, c'est le génie militaire : il y a de bons ingénieurs dans l'armée, il faut les utiliser pour doter ce pays d'infrastructures modernes.

En travaillant, les soldats vont-ils oublier l'argent qui leur a été