Copenhague envoyé spécial
Après l'Autriche, le Danemark? Le royaume scandinave, en pleine campagne sur le référendum d'adhésion à l'Union économique et monétaire la consultation aura lieu le 28 septembre est sur une pente glissante. En marge des débats sur l'euro, le thème de l'immigration a enflé au point de prendre une dimension incompréhensible dans un pays qui compte 4,9 % d'étrangers. Loin d'être alimentée par l'extrême droite qui en fait ses choux gras depuis le milieu des années 90, la polémique a été relancée par la ministre sociale-démocrate de l'Intérieur. Fin août, Karen Jespersen a d'abord proposé de placer les demandeurs d'asile auteurs de délits sur une île déserte durant l'examen de leurs dossiers. Son idée, fortement décriée par une bonne partie de la classe politique, a reçu le soutien du Premier ministre Poul Nyrup Rasmussen et la tacite approbation d'une majorité de Danois.
Droit d'asile. Elle a également suggéré que le Danemark se désengage de la Convention européenne de Dublin sur le droit d'asile. Un texte qui oblige les Etats membres à contrôler si le demandeur d'asile a déjà fait ou non cette démarche dans un pays de l'UE, avant de statuer sur son sort. Trop long, estime la ministre. Durant ce délai, un réfugié peu scrupuleux a le temps d'abuser des largesses danoises. Karen Jespersen a aussi réclamé une enquête prospective sur la composition ethnique du Danemark dans vingt ans, soulignant que certaines classes d'école sont déjà à majorité immigrée.