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Libération

Djibouti, le cher «bac à sable» de l'armée française

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Un rapport parlementaire détaille le coût élevé de la présence française dans le territoire.
publié le 27 septembre 2000 à 4h46

Djibouti ­ le «bac à sable» de l'armée française ­ coûte plus d'un milliard de francs par an aux contribuables, révèle un rapport parlementaire du député Jean-Michel Boucheron (PS). Si ce milliard ne représente que1 % des crédits de fonctionnement des armées, son impact sur l'économie de la petite République de la Corne de l'Afrique est énorme. La présence militaire française représente «50 % de l'économie djiboutienne», estime le rapport.

Avec 2 675 hommes, Djibouti est la plus importante base tricolore en Afrique, où les militaires sont installés sans interruption depuis 1862. L'indépendance de l'ancien «Territoire des Afars et des Issas», en 1967, n'a pas remis en cause cette présence, même si les effectifs ont été réduits de moitié depuis vingt-cinq ans. «La présence française n'est contestée par aucun acteur majeur» précise le rapporteur, qui y voit un gage de «stabilité relative» dans une région marquée par la guerre entre l'Ethiopie et l'Erythrée et l'anarchie somalienne.

Une présence utile, mais chère. «Djibouti est la destination (pour l'armée française, ndlr) la plus coûteuse, après le Tchad», note Jean-Michel Boucheron. «Les rémunérations constituent le plus important surcoût», précise-t-il. Comme les fonctionnaires civils, les militaires postés à Djibouti relèvent du régime des agents de l'Etat à l'étranger. Ce système peut conduire «dans certains cas» à un triplement de la rémunération de base. Ainsi, un premier maître (adjudant, ndlr) de la marine coûte 17250 fra