Brighton envoyé spécial
Tony Blair, à qui tout semblait réussir il y a encore quelques mois, n'avait pas habitué les siens à l'autocritique. Son mea culpa, prononcé hier en plein congrès travailliste, a donc surpris. «Oui, nous avons pris des décisions qui ont rendu les gens furieux. Nous devons bien l'admettre», a-t-il lancé aux milliers de délégués rassemblés dans l'immense centre de conférences de Brighton. En chute libre dans les sondages, le Premier ministre britannique a avoué n'avoir pas pris la mesure du mécontentement lors de la crise du gazole. «Et j'ai la réputation d'être un grand expert de l'opinion publique.» Répondant à ceux qui, depuis des semaines, l'accusent d'être arrogant et de manquer d'écoute, il a promis d'être dorénavant ouvert au dialogue.
Bombe politique. Ainsi a-t-il reconnu pour la première fois avoir commis une erreur en ordonnant la construction du Dome. L'immense tente, dressée sur les bords de la Tamise à Londres, qui devait drainer plus de visiteurs qu'Eurodisney, s'est avérée un gouffre financier et une bombe politique. «J'aurais dû écouter ceux qui disaient qu'un gouvernement n'est pas fait pour gérer un grand parc d'attractions.» Il a également annoncé des mesures en faveur des pensions les plus modestes. Les onze millions de retraités britanniques, qualifiés de «pouvoir (des cheveux) gris» par la presse du royaume, avaient jugé scandaleuse la hausse de 75 pence (8 francs) de leurs allocations hebdomadaires décrétée par le gouvernement. «J'a