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Libération

Les saints qui fâchent Pékin

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Le 1er octobre, le Vatican va canoniser 120 «martyrs» chinois.
publié le 27 septembre 2000 à 4h46

C'est une volée de bois vert que Pékin a infligé hier au Saint-Siège: le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Sun Yuxi, a affirmé que la plupart des 87 «martyrs» chinois et 33 missionnaires étrangers que le pape a l'intention de canoniser le 1er octobre prochain avaient ni plus ni moins mérité la mort. «Ils ont été exécutés pour avoir violé les lois chinoises durant l'invasion de la Chine par les impérialistes et les colonialistes [...] tandis que d'autres ont été tués pour avoir persécuté le peuple chinois», s'est emporté le fonctionnaire en ajoutant que «la canonisation de telles personnes va à l'encontre de la vérité et de l'histoire». Des propos qui ne font pas démentir l'hostilité que se vouent depuis un demi-siècle le Vatican et la Chine.

Eglise «patriotique». Le Saint-Siège reconnaît la République de Chine (c'est-à-dire Taiwan) et non la République populaire de Chine. En plein essor, la communauté catholique en Chine populaire est forte globalement de 10 millions d'âmes. Mais le régime pourchasse et emprisonne ceux d'entre eux qui continuent de reconnaître l'autorité du Vatican (ce mois-ci, 25 catholiques et un évêque octogénaire ont été arrêtés). Ces catholiques clandestins seraient au nombre de six millions. Pékin n'autorise le culte qu'aux catholiques qui prêtent allégeance au parti communiste au sein de l'Eglise «patriotique». Forte de quatre millions de fidèles, celle-ci possède ses propres évêques et prêtres, qui sont nommés avec l'onction d