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Libération

Le Pérou s'interroge sur l'après-Fujimori

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La démission-surprise du Président inquiète la classe politique.
par Jaime CISNEROS
publié le 28 septembre 2000 à 4h48

Lima correspondance

Deux semaines après que le président Alberto Fujimori a annoncé qu'il quitterait le pouvoir dans dix mois, c'est-à-dire quatre ans avant la fin de son troisième mandat, le Pérou est toujours en état de choc. Et les Péruviens commencent à s'interroger sur les véritables raisons qui ont conduit un homme, dont l'autoritarisme était plutôt bien accepté, à jeter l'éponge après l'implication de son puissant conseiller, Vladimiro Montesinos, dans un scandale de corruption. Pour beaucoup, le départ du Président est la conséquence de son impuissance à se débarrasser de Montesinos, qui avait l'appui de l'état-major de l'armée. Montesinos, ex-chef du service de renseignements (SIN) et proche de Fujimori depuis son arrivé au pouvoir en 1990, était l'éminence grise du régime, au point que l'opposition le surnommait le «Raspoutine des Andes».

Démissions. Le débat politique s'est focalisé cette semaine sur un président «otage» des militaires. La démission au Parlement de six élus proches de Montesinos a suffi à faire perdre la majorité au gouvernement et démontré la fragilité du régime. Ces parlementaires, proches de l'armée, avaient vivement critiqué les propositions de réformes du mandat présidentiel faites par le président Fujimori peu après l'annonce de son départ. Elles prévoient notamment qu'un Président ne pourra se présenter qu'à un seul mandat après le prochain scrutin, qui pourrait avoir lieu en mars et auquel Fujimori ne participera pas. Ce qui lui donnerait to