Affaibli et toujours plus isolé, Slobodan Milosevic n'est pas encore à terre. Pour la première fois depuis dix ans, il a certes été contraint de reconnaître une défaite électorale contre Vojislav Kostunica, le candidat du DOS (Opposition démocratique serbe) arrivé largement en tête du propre aveu d'une commission électorale aux ordres qui annonce pourtant un second tour. Si l'homme fort de Belgrade s'est toujours montré un piètre stratège, comme en témoigne son échec à ce scrutin qu'il avait lui-même convoqué, il demeure un redoutable manoeuvrier.
Navire en perdition. Son système de pouvoir s'effrite. Certains alliés, comme les ultra nationalistes du SRS (Parti radical serbe, de Vojslav Seselj), ont déjà tourné casaque. Selon les diplomate occidentaux, des hauts cadres auraient commencé à quitter ce navire en perdition. Mais ce n'est pas encore l'effondrement. L'agence VIP, petite feuille généralement bien informée sur les arcanes du pouvoir belgradois, affirme que la panique aurait gagné dimanche soir les hautes sphères du régime. Une partie des dignitaires du SPS de Milosevic et la JUL (Gauche yougoslave unie) de sa femme Mira Markovic, voulaient annoncer aussitôt la victoire de «Slobo» quitte à affronter la rue. D'autres, notamment dans la jeune garde du SPS, préféraient accepter le verdict des urnes. Finalement le régime semble tabler sur un second tour et le facteur temps. Hésitant à plonger dans une dictature ouverte, Milosevic, espère encore une fois diviser ses advers