L'embargo économique contre l'Irak a-t-il vécu? Sans doute pas, mais la multiplication des vols à destination de Bagdad commence à lui porter des coups. Aujourd'hui, c'est un second avion français qui doit partir de Roissy pour Bagdad une semaine après le premier. Pour la première fois, il y aura à bord des personnalités politiques européennes. Une opération symbolique visant à dénoncer l'embargo qui asphyxie la population irakienne avec des desseins humanitaires sincères mais non dépourvus, chez certains, d'arrière-pensées économiques ou idéologiques. Ce vol succède à ceux organisés par la Russie et la Jordanie, premier pays arabe en dix ans à violer l'embargo. Du Yémen, doit décoller, aujourd'hui, un avion pour Bagdad et l'on attend celui promis par Damas.
Irritation de Washington. Ces vols sont salués comme autant de victoires par les dirigeants irakiens. «C'est le début de l'effondrement de l'embargo», a déclaré, hier, le vice-Premier ministre Tarek Aziz. En revanche, ils irritent Washington. «Nous sommes préoccupés par les vols qui ont eu lieu», a déclaré, mardi, Madeleine Albright, devant la commission des Affaires étrangères du
Sénat.
Le premier vol civil français, avec à son bord une soixantaine de passagers dont une trentaine de médecins, avait d'ailleurs provoqué une polémique entre Washington et Paris. Lundi, le Comité des sanctions sur l'Irak n'a pu se mettre d'accord sur la politique à suivre face aux vols vers Bagdad. Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne affir