Le Danemark gardera sa couronne. Après avoir rejeté le traité de Maastricht en 1992, les Danois ont, huit ans plus tard, redit non à l'euro: 53 % des électeurs ont voté hier contre l'adhésion à la monnaie unique, et 47 % pour, sur la base de près de 90 % des bulletins dépouillés. Le Premier ministre social-démocrate Poul Nyrup Rasmussen a reconnu hier avoir perdu son pari: convaincre le pays de mettre fin à son statut d'exception, qui l'exonère de participer à l'Union économique et monétaire (UEM), ainsi qu'aux politiques communes en matière de défense, de justice et d'immigration.

Résultat attendu. Le score sans appel du non confirme la plupart des enquêtes d'opinion de la semaine dernière, malgré une remontée du oui dans la toute dernière ligne droite de campagne. Ce référendum du 28 septembre a été un nouveau thriller, comme le petit royaume s'en joue régulièrement sur l'Europe. Alors que les 4 millions d'électeurs étaient encore en train de voter, la chaîne de télévision TV2, exploitant un vide juridique, a égrené toutes les deux heures des sondages sorties d'urnes, au risque d'influencer le choix des Danois. Donné largement gagnant en début d'après-midi, le non avait reculé ensuite au fil des heures, laissant espérer aux partisans de l'euro une victoire au finish, tandis que d'importantes forces de police se déployaient dans la capitale pour prévenir toute émeute.

Le vote d'hier est plus politique qu'économique. L'apparent rejet de la monnaie unique ­ prôné par une allian