Brandie à bout de bras par quatre policiers israéliens, une civière surgit soudain de la porte Moughrabi qui sépare l'esplanade des Mosquées de la grande place attenante au mur des Lamentations. Un membre de la police des frontières vient d'être touché par des pierres lancées par des Palestiniens. Quelques secondes plus tard, une autre civière apparaît. Encore un blessé dans les rangs israéliens. Au pied de la porte, sur laquelle s'agglutine une grappe de militaires et de policiers casqués, quatre ou cinq civières attendent, vides. La foule des hommes en noir avec leurs phylactères en disparaîtrait presque sous la masse des hommes en kaki, bardés de fusils et de matraques.
Provocations. Le dispositif de sécurité et de soins d'urgence était énorme hier matin dans la vieille ville de Jérusalem pour la visite très controversée d'Ariel Sharon, numéro un du Likoud (parti conservateur) à l'esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l'Islam et site vénéré par les juifs. Il n'a pas pu empêcher ou peut-être a-t-il même contribué à provoquer de violents affrontements entre manifestants palestiniens et forces de sécurités israéliennes. Bilan: de nombreux Palestiniens blessés, dont quatre par des balles caoutchoutées tirées par la police, et vingt-cinq policiers israéliens atteints par des jets de pierres. Quelques heures plus tard à Ramallah, des policiers israéliens ont encore tiré pour disperser près de trois-cent manifestants palestiniens. La veille, à Gaza,