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Libération
Interview

«C'est à Moscou qu'il faut chercher le terroriste en chef»

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Aslan Maskhadov, président tchétchène traqué, parle à «Libération»
publié le 2 octobre 2000 à 4h59

Tchétchénie envoyée spéciale

Pistolet à la ceinture, en tenue militaire, Aslan Maskhadov a l'air en pleine forme. Détendu, il livre son opinion sur la situation en Tchétchénie avant de reprendre sa route. Depuis qu'il a quitté Grozny, l'hiver dernier, le président indépendantiste de la Tchétchénie ne reste pas plus de deux jours au même endroit. D'habitude, il communique avec les siens et avec le monde extérieur en envoyant des cassettes audio. Cette fois-ci, la rencontre a lieu en face à face.

Où en est-on un an après le début de l'intervention russe en Tchétchénie?

Pour nous, tout a commencé le 5 septembre 1999, lorsque les Russes ont mené leur premier bombardement sur notre pays, et non le 1er octobre. Nous ne sommes pas naïfs au point de tout recommencer, comme lors du premier conflit (1994-1996), nous savons que nous n'obtiendrons rien en luttant frontalement contre cette armée, ainsi, nous ne menons plus que des actions de diversion. Le plus important n'est pas de stopper cette armée, mais de conserver nos propres forces. En occupant notre pays, c'est-à-dire en restant inactives, leurs forces s'affaiblissent, alors que les nôtres, au contraire, se raffermissent. Nos combattants sont partout, à Chatoï, à Itoum-Kale et ailleurs. Les Russes le savent bien, mais ne mènent aucune offensive. Leur armée est démoralisée.

Pourquoi n'avez-vous pas contre-attaquer cette été lorsque c'était plus facile?

On en a eu l'intention, notre plan de reprise de Grozny, de Goudermes ou d'Argoun é