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Libération

L'arme dangereuse du soulèvement.

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L'Autorité palestinienne tente de peser sur les négociations.
publié le 2 octobre 2000 à 4h59

Jérusalem

de notre correspondante

A qui profite le crime? Alors que les négociations de paix sont bloquées, qui a le plus intérêt à poursuivre cette nouvelle guerre des pierres qui, en trois jours, a provoqué la mort de 35 Palestiniens à Jérusalem, en Cisjordanie et à Gaza? «Si elle le voulait, l'Autorité palestinienne serait capable d'arrêter les émeutes en une minute», confiait hier un Palestinien qui connaît bien les rapports de force sur le terrain. «Mais, pour l'instant, elle ne le souhaite pas. Elle préfère que cela continue encore un peu, jusqu'au moment où elle pourra l'intégrer dans les négociations avec les Israéliens, notamment quand il s'agira de Jérusalem. D'ailleurs, beaucoup de Palestiniens le disent entre eux: c'est un jeu politique destiné à sensibiliser le monde entier aux problèmes des Palestiniens. Le problème, c'est que les gens qui y participent ne savent pas que c'est un jeu...»

Poudrière. Le problème aussi, c'est que le jeu est dangereux. Car, contrairement à l'époque de la première Intifada, où les jeunes Palestiniens n'avaient que des pierres pour combattre (les Israéliens prenaient soin d'empêcher toute détention d'armes), la Cisjordanie et Gaza sont devenues de vraies poudrières. N'importe quel Palestinien peut désormais, en se débrouillant bien, récupérer une arme auprès d'un membre de la police ou de l'Autorité palestinienne. Jusqu'à présent, ces armes ne sont pas sorties. Mais jusqu'à quand? La journée d'hier l'a montré, chaque enterrement est l'o