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Libération

Encore un effort

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publié le 3 octobre 2000 à 5h00

Les «paysages florissants» promis par Helmut Kohl en 1989 ont enfin éclos. Autour de Berlin, Dresde, Jena ou Eisenach, un peu partout dans l'ex-RDA, ont surgi des entreprises ultramodernes, au milieu de villes presque entièrement rénovées. En dix ans, les revenus moyens des Allemands de l'Est ont bondi, passant de 47 % du niveau moyen de ceux de l'Ouest en 1991 à 75 % aujourd'hui.

Le problème est qu'après avoir démarré en trombe, avec des taux de croissance de plus de 9 % par an en 1993 et 1994, le rattrapage s'est ralenti, voire arrêté. Ces trois dernières années, la croissance a été légèrement supérieure à l'Ouest, signifiant que l'écart a plutôt tendance à se recreuser. A l'Est, le chômage reste aussi deux fois plus élevé: 17,6 % contre 8,8 % à l'Ouest l'an dernier. Et l'exode d'est en ouest se poursuit: plus de 777500 départs nets depuis 1990. Le pire est que ces résultats encore mitigés ont coûté une fortune colossale. Depuis 1991, ce ne sont pas moins de 1 200 milliards de marks (4 020 milliards de francs) nets que l'Ouest a versé à l'Est.ÊSoit, divisé par les 17 millions de citoyens de l'ex-RDA, la jolie somme de 236 000 F par tête.

L'essentiel des transferts a été dépensé en prestations sociales, pour assurer aux Ossis les mêmes retraites ou assurances chômage qu'à l'Ouest. Sur 140 milliards de marks encore transférés chaque année d'Ouest en Est, 84 milliards environ vont en prestations sociales et 33 millions seulement en investissements. A ce prix, Kohl s'était assur