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Libération
Interview

«Il existe une internationale de la déstabilisation»

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publié le 3 octobre 2000 à 4h59

Que peut penser de l'actuelle montée des périls en Afrique de l'Ouest un président démocratiquement élu et prêt à quitter le pouvoir au terme de son mandat? Diplômé d'archéologie, enseignant puis libraire, Alpha Oumar Konaré, président du Mali depuis 1992 et, actuellement, aussi à la tête de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao), est d'autant plus inquiet que la démultiplication des conflits armés et l'instabilité grandissante en Côte-d'Ivoire compromettent l'intégration régionale. A la fin d'une visite officielle en France, le chef de l'Etat maliens'en est expliqué à Libération.

Une guerre civile qui n'en finit pas en Sierra Leone, malgré 13 000 Casques bleus, des combats aux frontières de la Guinée et du Liberia, les généraux de la junte en Côte-d'Ivoire qui se disputent le pouvoir... Après l'Afrique centrale, l'Afrique de l'Ouest plonge-t-elle?

La situation est dramatique, d'autant qu'il y avait une tendance lourde vers l'amélioration, due à plusieurs facteurs: une forte croissance économique et, malgré tout, la démocratisation de ces dernières années, puis l'arrivée au pouvoir au Nigeria du général Obasanjo, qui joue à fond la carte de l'intégration régionale. Aujourd'hui, les Etats anglophones de la région se rendent compte que les pays francophones ne sont pas des laquais, que l'Union économique et monétaire ouest-africaine n'est pas un «machin» de la France. Notre monnaie commune est un acquis, autour duquel nous pouvons bâtir des politique