Le premier duel télévisé avant le scrutin présidentiel américain du 7 novembre s'est tenu hier à Boston. Un face-à-face décisif, alors que George W. Bush et Al Gore sont au coude à coude dans les sondages.
Sarasota envoyé spécial
Sur une musique de U2, Where the streets have no name, Al Gore traverse au pas de course le tarmac. Les gardes du corps, costume sombre et lunettes noires, suivent sa petite foulée quinquagénaire. Air Force 2, le 747 du vice-président, brille blanc et bleu, sous le soleil de Floride. Sarasota, baignée par le golfe du Mexique, est une ville de républicains riches et retraités, mais le Parti démocrate a réussi à amener près de 2 000 supporters sur l'aéroport, pour la dernière apparition du candidat avant le débat présidentiel d'hier soir.
Rien de garanti. Quatrième Etat du pays, «the Sunshine State», «l'Etat du soleil» est devenu un enjeu crucial de cette élection, la plus serrée depuis l'héroïque combat Kennedy-Nixon en 1960. Devant la petite foule de supporters enthousiastes, Gore, en chemisette et pantalon de coton, avoue: «Cette élection se jouera ici, la Floride peut faire la différence, la Floride peut choisir le prochain président des Etats-Unis.» La veille, Dick Cheney, candidat à la vice-présidence de Bush, était à Jacksonville, de l'autre côté de cet immense Etat. «C'est un Etat clé, nous devons le gagner, mais rien n'est jamais garanti dans ce business», reconnaissait l'ancien ministre de la Défense de Bush le père, l'air soucieux.
En début de