New York de notre correspondant
Al Gore et George Bush restent collés l'un à l'autre dans les sondages. Pour Libération, Frank Newport, le directeur des études politiques de l'institut Gallup, tente de prendre le pouls des électeurs.
Généralement, les Américains disent toujours que le candidat qui est en tête après la fête du Travail (Labor Day, le 4 septembre) va remporter l'élection. Mais cette année, la course est très serrée et personne n'est sûr de rien...
Tout d'abord, l'adage n'est pas infaillible. En 1980, par exemple, Ronald Reagan était à quelques encablures de Jimmy Carter après le Labor Day, mais il l'a emporté de plus de dix points au final. En réalité, quand un candidat est largement en tête à un mois et demi de l'élection, il en sort généralement vainqueur. Le problème, cette année, est en effet que les deux candidats sont dans un mouchoir de poche. Bush avait une avance avant les conventions et Gore a refait son retard après l'été. Désormais, Gore est en tête pendant quelques jours, puis Bush passe en tête. Et vice versa. Et cela se poursuivra peut-être jusqu'au jour du vote.
Les sondages ont également montré récemment de grands écarts. L'un donnait Bush avec deux points d'avance et, le même jour, un autre plaçait Gore en tête, avec un avantage de dix points. Pourquoi de telles différences?
Il y a deux éléments d'explication. D'une part, parce que la course est incertaine et que les gens sont indécis, alors la tendance de l'opinion peut changer d'un jour à l'autre