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Libération

«J'ai vainement supplié les soldats de ne pas nous viser»

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Le père du petit Palestinien tué samedi dans la bande de Gaza demande que les responsables soient jugés.
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publié le 4 octobre 2000 à 5h03

De son lit d'hôpital, Jamal al-Dourra a lancé hier un appel «au monde entier» pour que le «meurtre» de son fils soit vengé et qu'Israël soit jugé. Son fils, c'est Mohamed, 12 ans, dont la mort a été filmée samedi par France 2. Des images largement diffusées à travers le monde, qui ont suscité une intense émotion. Blessé, Jamal a été évacué et transporté à Amman dans le meilleur établissement hospitalier jordanien, la Cité médicale Roi-Hussein.

Cet ouvrier du bâtiment de 37 ans, originaire du camp de Breij, dans la bande de Gaza, a été pris samedi dans une fusillade entre Palestiniens et soldats israéliens. Par hasard, semble-t-il, il venait de négocier l'achat d'une voiture près de la colonie de peuplement juif de Netzarim. «Je me suis retrouvé tout à coup en face de quatre ou cinq soldats israéliens qui tiraient en direction des Palestiniens qui étaient plus loin», raconte-t-il au journaliste de l'AFP venu l'interwiever. «Nous nous sommes alors réfugiés derrière un petit bloc de ciment et un baril, mais les tirs nous visaient sans cesse. Mon fils, terrifié, me suppliait sans cesse: "Pour l'amour de Dieu, protège-moi, papa".» Ce seront les derniers mots prononcés par l'enfant avant de s'effondrer, touché par plusieurs balles. «Cette phrase, je n'arriverai jamais à l'oublier», dit Jamal.

«J'ai vainement supplié les soldats de ne pas nous viser», poursuit ce père de sept enfants en montrant sa main et son bras droits plâtrés. En vain. «Mon fils a été atteint d'une balle dans la