Au son des sifflets et des klaxons rythmant le slogan «Gotov Je» (il est fini), l'opposition serbe a continué hier sans faiblir sa campagne de protestations contre Milosevic, en dépit d'une trentaine d'arrestations opérées la veille par la police. Au deuxième jour de la campagne de désobéissance civile lancée par l'opposition dans le but de contraindre le président yougoslave à reconnaître sa défaite électorale, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté en plusieurs endroits de Belgrade, dans au moins trois cortèges. La police est restée discrète. Seuls 150 policiers antiémeutes ont barré durant quelques heures la route menant au quartier de Dedijne, où réside Milosevic.

Le mouvement est encore plus radical en province, où les manifestations réunissent chaque soir des milliers de sympathisants de la DOS (Opposition démocratique serbe) à Novi-Sad, Cacak, Nis ou Kragujevac. Selon l'agence indépendante Beta, quelques convois de voitures ont déjà commencé hier à se diriger vers Belgrade où une manifestation nationale devrait se tenir jeudi. La compagnie distributrice d'électricité (EPS) a annoncé qu'elle était contrainte de procéder à des coupures de courant en raison de la grève des mineurs de Kolubara (lire ci-dessous) qui fournit en lignite la centrale thermique d'Obrenovac, qui alimente en électricité Belgrade et une grande partie du pays. Nis, dirigée depuis 1996 par l'opposition, semblait devoir faire la première les frais de ces mesures.

Face à cette contestation