Washington de nos correspondants
Pas de gaffes, pas de coups d'éclat, pas de KO, le premier débat de la présidentielle de l'an 2000 n'a pas été une corrida. Ni George W. Bush, le républicain, ni Al Gore, le vice-président démocrate ne sont des bêtes de scène, à la Clinton ou à la Reagan. Mais, en évitant le spectaculaire, le débat qui s'est tenu mardi soir à Boston a gagné en substance. Il a permis aux deux hommes de présenter deux philosophies de gouvernement diamétralement opposées et d'attaquer bille en tête le programme adverse. Gore accuse Bush de vouloir «distribuer aux 1 % les plus riches plus d'argent qu'il n'en prévoit pour l'éducation, la santé et la défense réunis». Bush estime que son rival ne pense qu'à renforcer «la bureaucratie de Washington» au lieu de «redonner du pouvoir aux citoyens».
«C'était une discussion animée, il y avait de claires différences entre ce que je crois et ce que le vice-président croit, a estimé hier matin George Bush, plutôt content de sa prestation. J'espère que les Américains ont perçu une différence de philosophie, car c'est un peu Washington contre le reste du pays. Et je représente le reste du pays.» De son côté, Gore, toujours bon élève, estime avoir «répondu aux questions aussi bien que possible», ajoutant qu'il avait passé un bon moment.
Maître des joutes. Au jeu du sérieux, le vice-président avait tout à gagner. Al Gore, qui a été candidat aux quatre dernières présidentielles, seul en 1988, avec Clinton en 1992 et en 1996, est un