Ce devrait être le jour J, celui de la grande marche de l'opposition sur Belgrade avec des dizaines sinon des centaines de milliers de manifestants convergeant de tout le pays vers le bâtiment du parlement fédéral. Dans un communiqué qu'elle appelle «ultimatum», l'Opposition démocratique de Serbie (DOS, coalition de 18 partis) a donné jusqu'à aujourd'hui 15 heures à Slobodan Milosevic pour reconnaître la victoire de Vojislav Kostunica à l'élection présidentielle du 24 septembre. Le DOS exige avant cette heure limite la communication par la commission électorale des résultats «réels» du premier tour, la démission des directeurs de la Radiotélévision d'Etat serbe (RTS) et l'arrêt des poursuites judiciaires «engagées contre ceux qui luttent pour le respect de la volonté» des électeurs. Si l'opposition réaffirme son choix de «moyens de pression non violents», elle avertit que «les citoyens ont fait comprendre qu'ils ne permettraient plus d'être les victimes de la violence de Slobodan Milosevic». Dans la soirée d'hier, le pouvoir a réagit: la Cour constitutionnelle yougoslave a annoncé l'annulation d'une partie de l'élection controversée. Le communiqué officiel omet de préciser de quelle partie du scrutin, présidentielle ou législative, il s'agit. La décision semble néanmoins destinée à calmer le jeu.

Police dans la mine. Face à une contestation populaire qui s'amplifie, Milosevic a opté pour la manière forte en faisant intervenir hier sa police contre les grévistes de la mine str