Strasbourg (UE) de notre correspondant
Comment réagir si l'un des Etats membres de l'Union européenne porte au pouvoir un parti fascisant mettant en péril les libertés fondamentales? Afin d'éviter que l'UE «ne réagisse dans l'urgence, le désordre et sans base juridique», selon l'expression de Michel Barnier, le commissaire chargé de la Réforme des institutions, comme cela a été le cas lors de l'affaire autrichienne, la Commission a proposé, hier, d'introduire dans les traités fondateurs «un mécanisme de surveillance et d'alerte» en profitant de l'actuelle Conférence intergouvernementale (CIG) qui doit se conclure à Nice, en décembre. Bruxelles n'a jamais caché qu'elle n'a guère apprécié les sanctions décidées par les quatorze partenaires de Vienne au début de l'année pour punir l'Autriche de ses relations contre nature avec le parti d'extrême droite de Jörg Haider. De fait, ces sanctions symboliques (interruption des contacts bilatéraux) n'ont rien changé à la situation politique en Autriche. Elles ont même plutôt renforcé la coalition au pouvoir. Toutefois, Bruxelles estime salutaire que les Etats membres puissent manifester leur inquiétude, d'autant que les jeunes et fragiles démocraties de l'Est vont rejoindre l'Union.
«Recommandation». Elle propose donc que le Conseil des ministres puisse «adresser une recommandation» à un pays lorsqu'il constate (à la majorité des deux tiers des Quinze) qu'il existe une «menace d'une violation» des «principes de la liberté, de la démocrat