«C'est un tournant, le plus grand pas en avant depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale»: ravi, Stuart Eizenstat, numéro deux du Trésor américain et chef négociateur américain pour la restitution des biens juifs, a annoncé hier un prochain accord entre Moscou et Washington pour explorer les archives russes.
«Inaccessibles». L'accord a été annoncé à Vilnius, en Lituanie, en marge d'une conférence, organisée sous les auspices du Conseil de l'Europe, sur la restitution des oeuvres d'art volées aux juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. «Jusqu'à présent, a expliqué Eizenstat, les archives russes étaient inaccessibles: elles n'étaient pas classées, rien n'était publié, il n'y avait pas de banque de données. Il était impossible de déterminer ce qu'elles contenaient, quelles oeuvres d'art avaient été récupérées auprès des nazis après la guerre.» C'est une organisation privée américaine qui en financera le dépouillement, la compilation et la publication.
Le secrétaire général de la Conférence européenne des rabbins, Aba Dunner, a qualifié la nouvelle de «fantastique»: «Nous avons attendu cette nouvelle depuis des années. Personne n'imaginait combien d'informations détient la Russie.» Le temps que prendra l'établissement d'un registre des objets volés, dépend de Moscou, selon le numéro deux du Trésor américain: «Etant donné que nous avons attendu pendant cinquante-cinq ans, j'espère que chaque partie est consciente du caractère urgent de l'affaire.» Eizenstat estime à plus de 600