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Libération

L'explosive «question de Jérusalem»

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Israéliens et Arabes sont en conflit depuis un demi-siècle pour la ville trois fois sainte.
publié le 6 octobre 2000 à 5h07

Les négociateurs israéliens et palestiniens des accords d'Oslo, en 1993, avaient cru bien faire: ils avaient renvoyé la solution de la question de Jérusalem à l'issue d'une période de transition de cinq ans. Entre-temps, espéraient-ils, la confiance entre les deux peuples grandissant, la paix entrant dans les faits, le dénouement de ce dossier épineux en serait facilité. Sept ans plus tard, ce scénario optimiste n'a pas survécu au cheminement chaotique d'un processus de paix laborieux et la «question de Jérusalem» reste tout aussi difficile à dénouer.

L'Histoire

Jérusalem est le lieu de toutes les légitimités. Chaque conquête, chaque symbole, chaque mythe depuis plus de trois millénaires est utilisé et interprété par les différentes parties pour justifier leurs revendications sur cette ville trois fois sainte. La ville a changé tant de fois de mains qu'il serait vain d'en tenir la comptabilité. Seule certitude: nul ne peut en revendiquer l'exclusivité au détriment des autres sans tordre l'histoire. Principal lieu saint juif et chrétien, troisième lieu saint de l'Islam, Jérusalem relève d'une universalité qui s'accommode mal des unilatéralités.

Lorsque le projet sioniste de création d'un Etat juif prend corps, à la fin du XIXe siècle, Jérusalem s'est il y a longtemps éloignée du fracas des conquêtes: la ville est, depuis quatre siècles, un modeste chef-lieu de l'empire ottoman, où vit une petite communauté de juifs ultra-orthodoxes qui doit se contenter d'un statut de seconde zo