Ramallah envoyée spéciale
Dans sa chemisette à gros motifs bleus, Marwan Barghouti l'affirme tout net: «Même si les combats se calment, ils reprendront tôt ou tard... Car Jérusalem est le coeur du corps palestinien. Tant que nous n'aurons pas entendu les Israéliens dire qu'ils acceptent une souveraineté palestinienne sur Jérusalem occupée, nous nous battrons...» Celui que les Israéliens présentent comme l'ennemi public numéro un du moment, est un petit homme de 40 ans au visage doux et rond barré d'une moustache. Chef du Fatah (le mouvement de Yasser Arafat) pour toute la Cisjordanie, il a un pouvoir considérable sur le terrain. Ancien combattant de l'Intifada, il a passé sept ans dans les geôles israéliennes.
Courroie de transmission. Respecté par beaucoup, il est la courroie de transmission entre la direction politique et la jeunesse palestinienne. Ses troupes, les fameux «Tanzim» («organisation» en arabe) sont d'ailleurs essentiellement composées de jeunes, grandi pendant l'Intifada et rêvant d'en découdre avec l'occupant. Disposant de Kalachnikov, entraînés pour faire face à une invasion des territoires par Israël, ils sont la hantise de l'armée israélienne car capables de se fondre dans la foule.
Dans son quartier général de Ramallah, près de la mosquée Abdel Nasser, on fait désormais la queue pour rencontrer Barghouti. Les combats de ces derniers jours en ont fait une vedette. A en croire les Israéliens, il serait le cerveau des affrontements entre Palestiniens et Israéli