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Libération

Oublié cinquante-trois ans dans un asile russe.

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Des test ADN ont confirmé l'identité du soldat hongrois.
publié le 6 octobre 2000 à 5h07

Budapest de note correspondante

La saga d'Andras Toma qui a passionné la Hongrie s'achève enfin, après une enquête quasi policière menée par les médecins et le ministère de la Défense. Les recherches n'ont pas été faciles car cet homme de 75 ans, un prisonnier de guerre interné cinquante-trois ans dans un asile russe, souffre partiellement d'amnésie. Ce sont finalement des tests ADN réalisés sur un demi-frère et une demi-soeur de l'ex-prisonnier qui ont permis de confirmer son identité, a annoncé hier Andras Veer, directeur de l'Institut national neurologique et psychiatrique de Budapest.

Andras Toma n'est qu'une recrue de 24 ans, membre des troupes hongroises combattant au côté des nazis sur le front slovaque, lorsqu'il est capturé par les Russes en 1944. La Hongrie a choisi le camp d'Hitler car elle espère récupérer ses territoires perdus à l'issue de la Première Guerre mondiale. Détenu trois ans dans un camp en Russie, le jeune magyar est transféré en 1947 dans un hôpital psychiatrique de Kotelnich, à l'ouest de l'Oural (à 1 500 km de Moscou).

Barrage de la langue. Beaucoup ont été jetés arbitrairement dans les hôpitaux psychiatriques mais «un rapport médical montre qu'Andras souffrait vraiment d'anxiété et de problèmes psychologiques», relate le Dr Veer. S'il moisit aussi longtemps à Kotelnich, c'est aussi parce que le soldat parle une langue que personne ne comprend ­ le hongrois n'appartient pas aux langues slaves mais finno-ougriennes. Le hasard veut que, cette année, un