Anvers envoyé spécial
D'habitude, ils se retrouvent au siège du parti pour jouer aux cartes. Mais en cette matinée pluvieuse, ces retraités ont délaissé leur passe-temps favori pour coller des timbres sur des enveloppes. A l'approche des municipales, ce dimanche, toutes les énergies sont mobilisées : au dernier scrutin, en 1994, le Vlaams Blok (VB), avec 28 % des suffrages, est devenu le premier parti à Anvers et, cette fois-ci, le parti d'extrême droite ambitionne la conquête de la municipalité.
George Ver Eecke, 60 ans, est responsable du forum des vieux Anversois du VB. «Ils doivent pouvoir vieillir dignement. Or beaucoup n'ont que très peu par mois. C'est une honte alors que l'Etat distribue l'argent du contribuable flamand à tous ceux qui frappent à sa porte: illégaux, réfugiés, immigrés...»
Flamands à part. Pour remédier à cette situation, le Blok souhaite que la Sécurité sociale nationale cesse de gérer les retraites et réclame la séparation des pensions flamandes des wallonnes, en partie financées par les transferts de la riche province néerlandophone. «Le parti libéral de Guy Verhofstadt (Premier ministre, ndlr) l'a promis, mais comme d'habitude, rien ne change», regrette Ver Eecke. La sécurité est son autre thème de campagne : «Chaque jour, une dizaine de femmes se font agresser par de petits délinquants. Les effectifs de police sont insuffisants et la municipalité incapable de faire régner l'ordre.» Un discours porteur dans une ville où près d'un tiers de la populati