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Libération

«Nous te defendrons, al-Aqsa»

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publié le 7 octobre 2000 à 5h08

Jérusalem envoyé spécial

Elle se voit, elle s'entend, elle se respire. Elle est même palpable. La haine. A la sortie de la mosquée al-Aqsa de Jérusalem, après la prière du vendredi, dans les premières heures chaudes de l'après-midi, elle ne peut pas ne pas éclater. Pas besoin de prétexte, ni d'étincelle. En regardant les premiers fidèles, des femmes, des vieux, des gens installés, des commerçants, sortir tranquillement de l'édifice, on peut se dire qu'il ne va rien se passer, que la journée, enfin, va être calme. Puis, en voyant les jeunes Palestiniens fermer le cortège, on sait que l'explosion est imminente. Cris de guerre sur les lèvres: «Allah ou Akbar.» Pierres et frondes dans les poings. Sur les remparts de la Vieille Ville, tout près de la magnifique porte des Lions, à quelques centaines de mètres de la mosquée, deux ou trois soldats israéliens se montrent fugitivement. Les chebab (jeunes) palestiniens les repèrent. La haine explose aussitôt.

Premiers blessés Des centaines de pierres volent dans leur direction. D'autres chebab grimpent sur les murs pour pulvériser les caméras de télévision installées par l'armée israélienne afin de surveiller les abords de la mosquée al-Aqsa, troisième lieu saint de l'islam. L'explosion déborde bientôt le vaste périmètre qui sépare l'édifice du dédale des ruelles de la Vieille Ville. Les soldats israéliens ripostent. Principalement avec des balles en caoutchouc, mais on entend aussi régulièrement quelques tirs à balles réelles. Premiers